Randonnées pour grizzlys

et autres animaux solitaires

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Lac de Ténéhet, Schnidejoch

Cette randonnée figure dans le livre

Randonnées pour Grizzlys

Alpes valaisannes

paru en 2013 aux éditions Slatkine. Livre 'Randonnées pour Grizzlys - Alpes valaisannes'

Le livre peut être commandé en ligne sur le site de Slatkine ou acheté dans toute bonne librairie de Suisse Romande.

Le lac et les lapiés de Ténéhet
1 - Le lac et les lapiés de Ténéhet

Le réchauffement climatique a aussi de bons côtés. Grâce à lui, le col du Schnidejoch, vraisemblablement très utilisé il y a 5000 ans et à l’époque romaine, puis tombé dans les neiges et l’oubli, est redevenu accessible aux randonneurs. En chemin, vous découvrirez le petit lac de Ténéhet, enchâssé dans une gangue de lapiés.

Cette excursion est aussi l’occasion d’appliquer un des préceptes du randonneur grizzly: profiter d’un restaurant d’alpage pour rester dans la montagne jusqu’au crépuscule, voire au-delà. Le gîte de Lourantse s’y prête à merveille. L’auteur a même testé pour vous le retour au parking du barrage avec plus de 0,5 pour mille. Bilan: aucune collision ni sortie de route. Evidemment cela ne s’applique pas à la conduite routière. Comme en discothèque, le chauffeur devra rester sobre s'il veut reprendre son véhicule.

Les belles journées d’été il y a foule au barrage du Rawil. Mais expérience faite, seule une petite partie se rendra à Ténéhet, et une infime au Schnidejoch. A en croire les panneaux, 2h30 seront nécessaires pour le premier but du jour, le lac de Ténéhé (orthographié ici ainsi). On suit la rive droite du lac, qui est bientôt bordée d'un bisse. Puis on délaisse le bisse pour prendre à gauche: Lourantse, Ténéhé.

Peu après la buvette de Lourantse [1815m, 30min] débutent les contreforts du Wildhorn et du Schnidehorn. La déclivité du terrain augmente progressivement. A la bifurcation qui propose Ténéhé aussi bien à gauche (2h) qu’à droite (2h30), nous optons pour la variante de gauche, plus raide, plus directe. Nous réservons l’itinéraire de droite pour le retour. Alors qu'on se rapproche d'une barre rocheuse, cela devient raide et un peu instable sous nos pieds. Quelques mètres de caillasse peu commodes mais pas exposés permettent de franchir l'obstacle.

Passé un deuxième palier, il semble qu'il ne reste plus qu'un dernier long talus à remonter. Le sentier vient « lécher » des falaises à gauche, l'occasion de profiter d'un des rares endroits ombragés sur cette section, peut-être même le seul! Le lac n’est toujours pas en vue, mais il ne reste que 10 minutes, un panneau l’atteste.

Le lac de Ténéhet, encore partiellement gelé à la mi-août
2 - Le lac de Ténéhet, encore partiellement gelé à la mi-août

Selon les saisons, le lac reste prisonnier des glaces plus ou moins tard dans l’été. Après une pause roborative, on peut, si l’on veut, s’attaquer à l’ascension du col. Elle commence par une longue traversée en dévers, pas spécialement éprouvante, dans les éboulis. Il n'y a « que » 300 mètres entre le lac et le col. Soyez attentifs si une colonie de bouquetins décroche des blocs dans les pierriers instables au-dessus de vous. Derrière un dôme de roche s'ouvre un dernier petit vallon dont le talweg reste longtemps enneigé. Les ultimes mètres sous le col sont la seule partie raide de cette section [2756m, 3h30]. Selon des articles de presse de 2005, ce serait ici, non loin du col, qu’on aurait découvert des objets de diverses époques, dont certains du néolithique. Serez-vous le découvreur du prochain Ötzi ?

Le col marque la frontière linguistique avec la Suisse alémanique. Il vaut la peine de faire une brève incursion au-delà de cette frontière. Car à quelques minutes sous le col versant Bernois, en direction de la cabane du Wildhorn, une curiosité vous attend: le glacier au nom le plus imprononçable de Suisse: le Chilchligletscher. Dans le silence environnant on entend réellement fondre le glacier : un bruit sourd, permanent et omniprésent d'écoulement alors qu'on ne voit aucun cours d'eau. Il se passe des choses sous la glace!

On peut redescendre entièrement par le même itinéraire ou emprunter un détour par l’est du lac de Ténéhet. Dans le deuxième cas, vers 2500m suivre les indications pour Plan des Roses. On pénètre dans une zone de lapiés dans laquelle il vaudrait mieux ne pas s’aventurer en cas de mauvaise visibilité. En effet on cherche en permanence le prochain balisage et le meilleur cheminement à travers ces dalles rocheuses stables mais déchiquetées et coupantes. Vu les trous béants qui se forment dans les zones de lapiés, il est également déconseillé d’y marcher lorsqu’il reste de la neige.

1h15 après avoir quitté le lac apparaît la bifurcation pour Lourantse. On commence enfin à descendre et à quitter la zone karstique. Dès l’alpage d’Armillon (ou Armeillon) [env. 2100m, 5h15 au total], une piste large d'un mètre franchit hardiment une falaise et ramène au gîte de Lourantse [1815m, 5h45] où vous attend un repas du soir bien mérité. Se renseigner ou réserver lorsqu’on y passe le matin. Le reste du chemin jusqu’au barrage n’est qu’une formalité d’env. 20 minutes.

Pour résumer, voici les « waypoints » du jour :

Barrage du Rawil (Tseuzier) 1779m, départ
Le Chilichili... Chlichli... Chichi... Chichli... bref, un glacier en Suisse alémanique
3 - Le Chilichili... Chlichli... Chichi... Chichli... bref, un glacier en Suisse alémanique
Le lac de Tseuzier et Lourantse
4 - Le lac de Tseuzier et Lourantse
Gîte de Lourantse 1815m, 30min
Lac de Ténéhet 2440m, 2h30
Schnidejoch 2756m, 3h30
   
Schnidejoch départ pour la descente
Bifurcation pour Plan des Roses env. 2500m, 45min
Bifurcation pour Lourantse env. 2420m, 1h15
Armillon env. 2100m, 1h45
Gîte de Lourantse 1815m, 2h15
Repas gargantuesque au gîte  
Barrage du Rawil 1779m, 2h45

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