Randonnées pour grizzlys

et autres animaux solitaires

Carte

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Liens (cliquer sur le drapeau):

  • Français Rapports de randonnée sur Hikr.org.
  • Allemand Site de la cabane sur le AACB (Akademischer Alpenclub Bern).

Bietschhornhütte

Cette randonnée figure dans le livre

Randonnées pour Grizzlys

Alpes valaisannes

paru en 2013 aux éditions Slatkine. Livre 'Randonnées pour Grizzlys - Alpes valaisannes'

Le livre peut être commandé en ligne sur le site de Slatkine ou acheté dans toute bonne librairie de Suisse Romande.

La Bietschhornhütte est une autre cabane ayant conservé la sympathique rusticité d’antan. Et tout comme à la cabane de l’A Neuve, sa gardienne – en poste depuis 1999 - est dévouée et accueillante. Je ne suis pas le seul à le penser puisqu’elle a reçu le prix Wilderness 2004 qui récompense – je cite – « une gardienne vivant toujours selon la tradition alpine, en renonçant délibérément au confort, sans pour autant que l'hospitalité n'en pâtisse ».

Ce chalet en bois sur le versant sud du Lötschental présente un autre atout aux yeux des grizzlys purs et durs : l’existence d’un sentier panoramique la reliant – au prix de 6 à 7 heures de marche – à Goppenstein. Il n’est pas question ici de le parcourir dans son intégralité, car il est long et difficile : balisage bleu-blanc, traces disparates, cotation T4, très faible fréquentation. Si l’on est un bon marcheur à la recherche de solitude, il est possible d’en explorer une petite partie en aller-retour. La gardienne vous renseignera sur ses difficultés et la configuration du terrain.

On peut démarrer la randonnée à Blatten, Ried ou Wiler. L’accès de Wiler est un peu plus long, celui de Ried un peu plus confortable. Nous partons de Blatten, qui dispose d’un grand parking au centre du village. Les indications sur la place centrale nous amènent dans un pré en légère pente qu’on traverse en diagonale vers la droite. On débouche sur une route interdite au trafic qui se termine abruptement ici [1635m, 15min]. Derrière la digue de protection on rentre dans le vif du sujet puisqu'il faut franchir l’obstacle du Birchbach. Ce lit de torrent était sans eau en septembre mais aussi sans pont. La remontée sur l'autre berge est malaisée.

Howitzgrat
1 - Howitzgrat
Bietschhorn
2 - Bietschhorn
Bietschhornhütte et Bietschhorn
3 - Bietschhornhütte et Bietschhorn

On va du Birchbach au torrent voisin le Nästbach en traversant horizontalement la zone boisée de Nästwald. A la jonction avec le sentier provenant de Ried [env. 1700m, 30min], on prend la direction évidente, c’est-à-dire à gauche. La pente devient franche, l’ascension plus éprouvante. Le Bietschhorn et le Nesthorn pointent le bout de leur nez. Au sortir de la forêt, on se retrouve au bas d'une merveilleuse combe à l’aplomb d’un glacier (Nestgletscher). En saison, une passerelle métallique permet de franchir les eaux qui en sont issues [env. 1960m, 1h15]. Sinon il faut passer à gué. On est en présence d’un torrent glaciaire. Garder à l’esprit que ses eaux peuvent gonfler en fonction des conditions et du moment de la journée.

La Nästalp (ou Brunnä) se couvre de myrtilles et de rhododendrons en été tandis que le Howitzgrat à droite se pare de couleurs fantastiques l’automne venu. Dès lors, quelle saison choisir ? Faut-il privilégier l’émerveillement visuel ou satisfaire aux plaisirs de l’estomac ? Tout ce que je peux dire, c’est qu’il faut absolument avoir gouté une fois dans sa vie au Lötschental en automne. Que ce soit sur cet itinéraire-ci, sur celui du Niwen, ou sur un parcours plus familial comme l’Anenhütte, la nature offre un spectacle auquel on ne reste pas insensible.

Pont sur le Nästbach
4 - Pont sur le Nästbach

Le chemin remonte à droite du talweg, sans trop s’embarrasser de virages. Il finit par buter sur un raide pan de montagne recouvert de buissons rougeoyants en automne. Il oblique à droite avec l’intention manifeste de traverser cette contrepente, mais se ravise pour tenter sa chance plus haut. L’explication réside dans la cohabitation de deux tracés. La nette balafre inférieure correspond à l’ancien tracé. Des pierres ont été disposées en travers pour signifier son abandon. On effectue la traversée vers la droite par le tracé supérieur, un peu aérien, et on en sort sur l’arête du Howitzgrat [2415m, 2h15]. Prudence : de la neige la rendrait scabreuse.

Deux cairns et une belle plateforme invitent à une pause casse-croûte, ou au minimum à une halte contemplative. Le point de vue embrasse une bonne partie du Lötschental, du Niwen tout à gauche jusqu’au Breithorn à droite en passant par le célèbre Lötschepass et le Petersgrat. En se remettant en marche, on découvre la cabane devant soi. Elle semble toute proche, et pour une fois les apparences ne sont pas trompeuses.

Retrouvons notre concentration pour les quelques minutes qui suivent. En effet, on s’engage sur un terrain un peu chaotique. Des chaines et des cordes fixées à la paroi de gauche facilitent la progression. Finalement, une ancienne moraine conduit à la cabane [2565m, 2h45]. Le Bietschhorn apparaît dans l’entrebâillement laissé par deux monticules rocheux. Cette vieille connaissance - sa silhouette orgueilleuse s’invite très souvent sur les photos du Valais Central et du Haut-Valais – présente ici une face plus massive mais non moins belle.

Le retour se fait par le même itinéraire. Ou, pour ajouter un soupçon de variété, par celui rejoignant Ried.

Howitzgrat. Vue sur le Lötschental
5 - Howitzgrat. Vue sur le Lötschental

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