Randonnées pour grizzlys

et autres animaux solitaires

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Bivouac du Dolent (La Maye)

Cette randonnée figure dans le livre

Randonnées pour Grizzlys

Alpes valaisannes

paru en 2013 aux éditions Slatkine. Livre 'Randonnées pour Grizzlys - Alpes valaisannes'

Le livre peut être commandé en ligne sur le site de Slatkine ou acheté dans toute bonne librairie de Suisse Romande.

Les termes « bivouac » et « refuge » ont une signification différente en Suisse qu’en France. Dans les Alpes helvétiques, ces deux mots désignent un abri sommaire, non gardienné. Quant aux refuges français, ils sont appelés « cabanes » par ici.

Les bivouacs ne sont donc absolument pas destinés aux randonneurs. On évitera d’y passer la nuit, leur modeste capacité d’hébergement devant être réservée en priorité aux alpinistes. Par contre rien n’interdit d’aller visiter ces nids d’aigle. Sans gardien, sans restauration et sans terrasse ensoleillée, ils n’attirent pas la grande foule, ce qui en ferait des buts de randonnées intéressants pour les solitaires. Le conditionnel est pourtant de mise, car les voies d’accès sont très souvent hors de portée des randonneurs. Des exceptions existent, ce livre en recense deux. Avec le recul des glaciers, d’autres bivouacs émergeront peut-être bientôt de leur gangue glaciaire, nous promettant de nouvelles découvertes.

Autant sa voisine de l’A Neuve représente l’archétype des cabanes du siècle passé, autant le bivouac du Dolent rappelle un module lunaire soviétique ou un « capsule hotel » futuriste. Il est échoué sur l’arête est du Mont Dolent, la seule entièrement en territoire suisse. L’intérieur aussi semble avoir été pensé pour un décollage imminent. Il sert de tête d’étape aux alpinistes se lançant à l’assaut du Mont Dolent par l’arête Gallet.

Bivouac du Dolent, Pointe Allobrogia, arête du Grépillon, glacier du Dolent
1 - Bivouac du Dolent, Pointe Allobrogia, arête du Grépillon, glacier du Dolent

La montée au bivouac ne nécessite pas de longues explications. Bien que balisé rouge-blanc, l’itinéraire requiert un pied sûr car le terrain est raide et la trace étroite. A cause d’orties en bordure de celle-ci, on troquera avantageusement le short pour un pantalon long. Comme pour la cabane de l’A Neuve, le point de départ est le village de La Fouly. Immédiatement après le pont sur la Drance de Ferret, on prend la route forestière qui longe le torrent. Elle traverse la plaine de l’A Neuve pour se diriger vers la base de La Maye, dernière éminence de l’arête est du Dolent. On passe à côté d'un terrain de football - ses dimensions ne sont probablement pas aux normes de la FIFA! Après 20 minutes débute le sentier, très bien indiqué par un panneau explicatif du Club Alpin propriétaire du bivouac, en l’occurrence la section La Gruyère.

A partir de là il n’y a plus de bifurcation. La montée est soutenue et le restera jusqu’au bivouac. La courbe de profil illustre bien la régularité de l’ascension. Sans surprise, le sentier est un peu envahi par la végétation. Il n'est pas aussi large et entretenu que sur les itinéraires des cabanes. Un court passage potentiellement humide et glissant est sécurisé par des chaînes.

Chaînes et échelles
2 - Chaînes et échelles

Sitôt sorti de la petite forêt [1760m, 35 min], on se retrouve au pied d’un couloir que 5 ou 6 échelles successives permettent d’escalader. C’est le passage clé de la randonnée. Rien d’insurmontable pour un randonneur expérimenté : la pente avoisine les 45 degrés, des chaînes offrent une aide supplémentaire. Cependant, en cas de doute sur ses capacités, il est encore temps de rebrousser chemin. Le cas échéant on se rabattra sur la Cabane de l’A Neuve, dont l’itinéraire principal se rejoint facilement au nord de la plaine du même nom. Il faut toujours garder à l’esprit que de tels passages se révèlent plus impressionnants à la descente.

La dernière échelle nous hisse au-dessus de la falaise, dans un superbe pâturage escarpé et fleuri, Sur La Li. Le sentier y est plus confortable. Le reste du parcours se résume en quelques mots : à travers des pentes gazonnées, on contourne La Maye par le sud. Ces gazons laissent peu à peu place à des éboulis, puis à une ancienne moraine. Certaines descriptions parlent de sente intermittente. Or c’est une trace très bien balisée qui mène au bivouac orange. Ce dernier apparaît au dernier moment ou presque [2667m, 3h15].

Bordant le cirque du glacier du Dolent, la Pointe Allobrogia, le Mont Grépillon et le Mont Dolent forment le décor. Vers l’est c’est le Grand Combin qui écrase de sa masse tous les autres sommets. A proximité immédiate du bivouac, une brèche dans l’arête tentera ceux qui veulent prendre un peu de hauteur. Il suffit de crapahuter dans les raides cailloutis pour accéder à ce collet que certains topos identifient comme le Col de la Rossette. La descente emprunte le même itinéraire.

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